Top 10 des altcoins

Chapitre IV Article b

Les altcoins, ces cryptomonnaies alternatives au Bitcoin ont gagné en popularité ces dernières années. Offrant des fonctionnalités uniques et des cas d'utilisation spécifiques qui les différencient du Bitcoin et les rendent attrayantes pour les investisseurs et les utilisateurs.

Dans cet article, nous allons présenter les 10 altcoins les plus populaires : nous examinerons leurs caractéristiques, leurs avantages et leurs inconvénients.

Les altcoins à la poursuite de Bitcoin et Ethereum

Derrière Bitcoin et Ethereum, les deux mastodontes de l'écosystème, il existe une multitude d'autres tokens. Ceux-ci sont souvent désignés sous le terme « altcoins », pour « coins alternatifs ». Il est impossible de tous les connaître, mais ce guide va détailler les 10 plus gros altcoins par capitalisation de marché. Pour rappel, la capitalisation de marché, c'est la valeur de l'ensemble des jetons émis sur la blockchain concernée (nombre de tokens émis X prix du token).

De ce guide seront donc volontairement exclus (car traités dans des sections dédiées de cette encyclopédie): bitcoin, ethereum, les stablecoins et les versions stackées d'autres tokens (comme les stETH). Cet article est écrit à la date du 23 novembre 2022 et se base sur les données de CoinGecko. Il sera mis à jour régulièrement mais peut ne pas refléter le top 10 des altcoins au moment exact où vous le lisez.

Binance Coin (BNB)

Capitalisation de marché: 48 623 891 979 $US

Le BNB est le token natif de la BNB Chain (anciennement Binance Smart Chain), lancée par l’exchange Binance. Initialement lancé sur la blockchain Ethereum en 2017 en tant que token ERC20. Binance a ensuite lancé sa propre blockchain fonctionnant en preuve d'autorité (Proof of authority), un mécanisme de consensus semblable de la preuve d'enjeu (Proof of stake, ou PoS), mais qui limite les entités qui peuvent être validateurs, impliquant un niveau de décentralisation moindre. Celle-ci sera nommée la Binance Smart Chain (BSC).

Sur la BSC, le BNB est donc devenu le token natif de l'écosystème: il permet d’en payer les frais de gas, pour effectuer des transactions ou interagir avec un vaste écosystème d'applications décentralisées (Dapp), notamment de Finance Décentralisée (DeFi), telles que PancakeSwap, SushiSwap, etc...

La détention et le staking de BNB permet notamment d’obtenir des réductions sur les frais de trading de la plateforme Binance, selon le montant que vous possédez.

Binance
Le BNB est la cryptomonnaie native de la BNB chain, lancé par l'exchange Binance.

Ripple (XRP)

Capitalisation de marché: 19 258 432 029 $US

XRP est une cryptomonnaie lancée par l'entreprise OpenCoin en 2012 sur sa propre blockchain. L'entreprise sera rebaptisée Ripple en 2015, portant ainsi le même nom que son actif. Le Ripple (XRP) s’utilise donc sur la blockchain éponyme, dont le but final est de faciliter les transactions de devise à devise, remplaçant ainsi le système SWIFT actuellement utilisé dans le monde entier pour les transferts interbancaires.

Pour se faire, l'entreprise à mis au point le Ripple Transaction Protocole, qui est le système sur laquelle repose tout le protocole d'échange et de sécurisation du réseau. Grâce à celui-ci, le temps de transactions ainsi que les coûts associés sont en théorie bien inférieurs à ceux actuellement en vigueur dans le système financier traditionnel.

Le XRP n'est pas une cryptomonnaie comme la plupart des autres, car celle-ci ne sert pas de moyen de paiement, mais de moyen de compensation. Cela signifie qu'elle est utilisée pour convertir des devises, par exemple des euros en dollars.

Le protocole transformera d'abord les euros en XRP, puis les XRP en dollars, de manière bien plus rapide qu'actuellement dans le système bancaire traditionnel. Par extension, XRP pourrait également servir à la facturation et à l’échange de n’importe quelle unité de valeur, comme les autres cryptomonnaies, l'énergie, les données, etc...

Ripple XRP
XRP, le futur de la finance traditionnelle?

Dogecoin (DOGE)

Capitalisation de marché: 11 274 790 523 $US

Créé en 2013 par Billy Markus et Jackson Palmer, à l’origine le Dogecoin était... une blague pour se moquer de la spéculation entourant les cryptomonnaies, tout en voulant pousser à l'apprentissage du sujet par les utilisateurs potentiels. Peut-être parce qu'eux-mêmes ne s’imaginaient pas l’engouement que le token déclencherait, ses créateurs ont inscrit une demande et une promesse sur la représentation du token “plz mine v rich” (s’il vous plaît, minez, vous deviendrez très riche).

Au-delà de son objectif initial, techniquement, Dogecoin est un fork de Litecoin, lui-même un fork de Bitcoin. Le réseau Dogecoin est donc conçu et architecturé pour être un moyen de paiement et d'échange de valeur, sur lequel le DOGE est l'actif de valeur principal.

Le token en lui-même représente un chien de la race Shiba Inu, un « meme » bien connu sur la toile. C'est pourquoi il est considéré comme le « memecoin » original, une catégorie de tokens qui n’ont pas vraiment d’utilité en dehors de celle de rassembler une communauté autour d’une culture ou d'une icone.

En 2021, DOGE s’est trouvé un partisan de poids en la personne du milliardaire Elon Musk, qui le considère plus efficace que Bitcoin en tant que moyen de paiement et qui souhaite voir celui-ci se développer et s'imposer comme le "moyen de paiement du peuple".

Doge, le favori d'Elon Musk
DOGE, le memecoin originel né d'une blague

Cardano (ADA)

Capitalisation de marché: 11 192 012 520 $US

ADA est la cryptomonnaie native du réseau Cardano, développée par Charles Atkinson dès 2015 et lancée en 2017. Cardano est une blockchain qui fonctionne grâce à la Preuve d’Enjeu (PoS pour proof of stake), alimentée par sa propre technologie nommée Ouroboros. Cette spécificité (au moment de son lancement) provient du fait que Charles Atkinson trouvait bitcoin trop énergivore, et ethereum pas suffisamment scalable.

L’approche initiale de l’équipe qui développe Cardano, la Cardano Foundation, basée en Suisse est de se baser sur une approche rigoureusement mathématique pour construire le réseau. Les équipes ne sont donc pas uniquement composées de développeurs, mais également de chercheurs et de scientifiques.

Cardano-ADA
Cardano, parmi les pionniers de la preuve d'enjeu

Polygon (MATIC)

Capitalisation de marché: 7 637 257 499 $US

Polygon est une couche de scalabilité pour le réseau Ethereum, lancé en 2017 sous le nom MATIC NETWORK puis renommé Polygon en 2021. Lancé par 3 anciens développeurs de Bitcoin, le réseau se base sur la solution de scalabilité “Plasma”. Celle-ci permet aux développeurs du monde entier de déployer leur propre blockchain sur le réseau Polygon pour répondre à leurs besoins spécifiques, tout en héritant de la sécurité du réseau Ethereum.

Polygon n’est donc pas une blockchain unique, mais une couche intermédiaire entre Ethereurem et les blockchains qui y sont déployées. De ce fait, différents types de consensus se côtoient sur Polygon, parmi lesquels -notamment mais pas uniquement- se trouvent les optimistic rollups et les ZK rollups. La sécurité des blockchains est donc assurée par le réseau Polygon, en échange de frais. Cela permet à des blockchains n’ayant pas un nombre de validateurs suffisant pour en assurer la sécurité de contourner cette limitation naturelle.

Techniquement, le réseau peut traiter jusqu'à 65 000 transactions par secondes, ce qui le classe parmi les prétendants les plus sérieux comme solution de scalabilité à Ethereum.

Polygon MATIC solution de décentralisation
Polygon est une surcouche d'Ethereum dont l'objectif est d'en améliorer la scalabilité

Polkadot (DOT)

Capitalisation de marché: 6 386 060 823 $US

Polkadot est une autre blockchain concurrente d'Ethereum, créée en 2017 par un des co-fondateurs d'Ethereum, Gavin Wood. Elle se veut plus scalable, tout en conservant la sécurité de la blockchain de Vitalik Butherin. Le fonctionnement de Polkadot s'architecture autour de deux concepts centraux: la relay chain (layer 0) et les parachains (layer 1).

La relay chain est sécurisée par un mécanisme de preuve d'enjeu (PoS) autour du jeton DOT. Elle permet évidemment d'effectuer des transactions, mais elle a surtout pour fonction de connecter les différentes parachains au réseau principal et de les sécuriser.

Les parachains sont quant à elles des blockchains indépendantes rattachées à la relay chain. Possédant leurs caractéristiques propres, elle permettent aux développeurs d'optimiser leurs performances pour répondre à des besoins spécifiques. Pour pouvoir lancer une parachain sur le réseau, les projets doivent remporter des enchères ou les possesseurs de DOT soutiennent un projet en misant sur lui, à la manière d'un crowfunding. Le projet qui remporte l'enchère se voit ensuite attribuer une parachain pour développer son projet, et les utilisateurs récupèrent leur DOT et des tokens de la nouvelle chaine.

Polkadot, compétiteur principal d'ATOM
Polkadot vise à permettre aux développeurs de lancer leur propre blockchain en s'appuyant sur la relay chain principale

Litecoin (LTC)

Capitalisation de marché: 5 695 645 295 $US

Le réseau Litecoin est un fork de Bitcoin lancé en 2011 par Charlie Lee, un ancien informaticien de Coinbase et de Google. Cela signifie que Litecoin possède à la base le même code source que Bitcoin, et qu'il a les mêmes caractéristiques techniques. Litecoin a été pensé pour échanger de la valeur dans un système peer-to-peer décentralisé, mais pas pour héberger et exécuter des smart-contracts. Le jeton natif de la blockchain, le LTC, a donc vocation a être une monnaie et à représenter un actif de valeur.

Bien évidemment, pour que le projet ait un intérêt, il existe quelques différences entre les deux blockchains, qui justifient son existence. Au premier rang desquelles, la quantité disponible de tokens. Celle de LTC est limitée à 84 millions, contre 21 millions de BTC, ce qui vaut parfois au Litecoin le surnom « d'argent numérique », en raison de sa rareté moindre comparée à Bitcoin, « l'or numérique ».

D'autre part, le temps de production d'un bloc est de 2 minutes 30 secondes, contre 10 minutes sur le réseau bitcoin, ce qui en théorie permet un temps de transaction plus court (la congestion du réseau pouvant en revanche créer une longue file d'attente). A l'époque de la création de Litecoin, cela représentait une différenciation notoire car faisait alors rage un profond débat dans la communauté sur la taille et la fréquence de production des blocs les plus adaptés aux systèmes exploitant la blockchain en tant que technologie.

Litecoin est un fork de Bitcoin datant de 2011

Shiba Inu (SHIB)

Capitalisation de marché: 5 346 054 155 $US

Comparable au DOGE pour la plupart d'entre nous (mais pas pour leurs communautés respectives), le SHIBA INU est un autre "memecoin". A la différence de DOGE, SHIB est un jeton ERC20, ce qui signifie qu'il est utilisable sur la blockchain Ethereum, notamment dans le cadre de la finance décentralisée (DeFi).

Dans son livre blanc, baptisé "Woofpaper" au lieu de "Whitepaper", il est décrit que l'objectif de l'écosystème SHIBA INU est de construire une véritable communauté décentralisée. Celle-ci est maintenant communément appelée la "Shiba Army", notamment sur les réseaux sociaux. Il est également mentionné dans le document initial que la défense des chiens de race Shiba Inu fait partie des objectifs.

L'écosystème SHIBA INU se compose donc du jeton SHIB, mais également du BONE et du LEASH (os et laisse en français). Le LEASH est versé en récompense aux fournisseurs de liquidités en SHIB sur la plateforme décentralisée ShibaSwap, tandis que le BONE est un jeton de gouvernance qui permet de prendre part aux votes de la communauté sur les évolutions du projet.

La quantité finale en circulation sera d'un million de milliards de SHIB, ce qui en fait l'un des plus gros volumes en circulation et explique son prix unitaire extrêmement faible.

Le shiba inu (SHIB)
Le Shiba Inu est un altcoin qui veut devenir le "doge-killer" grace à sa communauté

Solana (SOL)

Capitalisation de marché: 5 197 643 834 $US

Solana a longtemps été considéré comme le plus crédible des « Ethereum-killers ». Lancé en 2020 par Anatoly Yakovenko, un expert en télécommunication et ancien de l'entreprise Qualcomm, son objectif initial est de résoudre le trilemne de la blockchain « scalabilité-décentralisation-sécurité ». Pour se faire, Solana Labs, l'entité qui développe Solana va s'appuyer sur un ensemble d'innovations, dont une nouvelle méthode de consensus: le proof-of-history, qui peut être considérée comme une itération du proof-of-stake.

La blockchain Solana va connaitre une adoption rapide peu après son lancement, notamment parce qu'elle permet de transactions très rapides (de l'ordre de 50 000 par seconde), tout en proposant des frais minimes (de l'ordre de quelques centièmes de centime de dollars). Un écosystème vaste s'est donc développé sur la blockchain, de la DeFi aux NFT en incluant un vaste ensemble d'applications décentralisées.

En revanche, Solana a connu depuis son lancement des critiques sur son niveau de décentralisation, jugé bien trop faible par de nombreux acteurs. D'autre part, celle-ci a connu plusieurs interruptions de service, durant laquelle il était impossible d'intéragir sur le réseau. Bien que les interruptions n'aient durées que quelques heures, celles-ci ont déchainées les critiques, ses opposants arguant qu'il était inenvisageable de développer un écosystème financier qui pouvait devenir inaccessible à tout moment en cas de congestion du réseau. Solana Labs a indiqué travailler activement à la résolution de ce problème.

Le jeton natif SOL quant à lui sert à la fois à sécuriser la blockchain en devenant validateur, le proof-of-history se rapprochant du proof-of-stake sur cet aspect. Il permet également de régler les frais de transactions sur le réseau Solana.

Solana EUROC
Solana propose des transactions extrêmement rapides et peu chères, particulièrement adaptées aux microtransactions

Le futur des altcoins?

Ce top 10 des principaux altcoins est désormais terminé. Gardez toujours à l'esprit que pour qu'un altcoin puisse perdurer dans le temps, celui-ci doit répondre à un cas d'utilisation précis et à un problème existant. Si l'on regarde dans le passé, de nombreux altcoins ont été présentés comme indispensables à l'écosystème. Certains se sont écroulés, remplacés par des solutions plus innovantes ou performantes. D'autres sont toujours présents, comme XRP ou LTC. Si vous souhaitez en apprendre plus, consultez nos guides spécifiques.