Iran : saisie de 1000 mineurs de Bitcoin suite à l’explosion de la consommation énergétique ?

Au même titre que d’autres nations à travers le monde, l’Iran entretient encore une politique ambiguë avec les cryptomonnaies, à base de « je t’aime, moi non plus ».

Ainsi, à l’image du Venezuela avec son Petro par exemple, le phénomène est par ailleurs à remettre en perspective dans un contexte exceptionnellement contraint : environnement régional difficile, régime autoritaire théocratique, sanctions internationales et plus particulièrement américaines, etc.

C’est dans cet environnement complexe que les autorités judiciaires du pays viennent de procéder à la saisie de 1.000 mineurs de bitcoin installés dans deux usines abandonnées.

Iran et cryptomonnaies, une position contrastée

On le rappelait déjà en milieu d’année dernière, l’Iran soumis à de lourdes contraintes en raison de la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire et à d’importantes sanctions internationales, voyait alors le Rial, sa monnaie nationale perdre une grande partie de sa valeur. Très mécaniquement, une partie de la population se tournait alors vers les cryptos et le Bitcoin en particulier.

Oscillant entre volonté d’interdire une monnaie échappant potentiellement à tout contrôle et séduit en même temps par une alternative à la toute-puissance du dollar, Téhéran – au même titre que de nombreux pays à travers le monde – jouait la fameuse partition du « un pas en avant, deux pas en arrière », aboutissant à une forme de consensus mou : interdiction en avril 2018 par la Banque Centrale iranienne de tout commerce en crypto, et réflexion dans le même temps sur le projet « PayMon » (PMN), soit une monnaie centrale iranienne backée sur l’or et administrée par quatre banques locales.

L’Iran, un paradis du minage ?

Un installation de minage aux alentours de Téhéran, source : The New York Times

Interdiction ne veut pas dire disparition, ce d’autant que l’Iran présente un argument central pour tout amateur de Bitcoin, et plus exactement de son minage : un coût de l’énergie incroyablement bas, en raison des ressources propres du territoire (0.006 $ le kWh). Autrement dit : miner du Bitcoin est particulièrement rentable en Iran, et d’ailleurs de nombreux mineurs étrangers ne s’y sont pas trompés, notamment des Chinois délocalisant en masse leurs activités sur le sol de l’ancienne Perse.

Pour autant, la situation n’est pas si rose qu’elle le semble pour les extracteurs de Bitcoin. Ainsi, selon Reuters, la télévision nationale iranienne vient-elle de rapporter que les autorités judiciaires ont saisi 1 000 mineurs de Bitcoin.

Motif de cette saisie : les installations auraient causé une hausse de 7% de la consommation d’énergie pour le mois de juin dans la région ! Un chiffre étonnant, puisque lorsque l’on rapporte la consommation par habitant (données de 2014) à la population totale, nous obtenons une consommation de plus de 240 000 MWh. Pour que ces fermes représentent 7% de la consommation, elles auraient dû consommer autour des… 16 800 MWh !

« Deux de ces fermes de bitcoins ont été identifiées, avec une consommation d’un mégawatt » Arash Navab, responsable de l’énergie pour la province centrale de Yazd.

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