Guerre Binance – SEC : 61 cryptomonnaies en danger et 100 milliards de capitalisation à risque

Si la SEC a désormais plus que jamais Binance dans le viseur de son bazooka réglementaire, les victimes collatérales pourraient bien rapidement se compter par dizaines sur le champ de bataille. Ce sont ainsi désormais une soixantaine de cryptomonnaies que le gendarme boursier américain estime digne de rentrer dans le spectre règlementaire des « securities». Dans cette liste, des ténors du marché crypto, et quelques surprises.

Nettoyage à SEC

C’était l’information inratable de la journée d’hier : la SEC accuse formellement Binance et son patron Changpeng Zhao d’une série assez impressionnante de délits financiers, avec pas moins de 13 charges retenues.

Si cette liste à la Prévert en dit long sur la volonté de la SEC de placer Binance sous une véritable pluie de feu judiciaire, on retiendra cependant que le centre de gravité du dossier concerne la fameuse classification de certains actifs crypto dans la catégorie des sécurities, une véritable épée de Damoclès qui plane sur l’ensemble de l’industrie depuis des années.

Et si on sait que Gary Gensler veut la peau de Roger-CZ de longue date, la procédure globale de la SEC ne se contente pas de s’attaquer à la plus grosse plateforme crypto mondiale, mais s’accompagne également d’une série d’actifs crypto dont la SEC estime désormais qu’elle rentre parfaitement bien dans la fameuse définition (dont on rappellera qu’elle a de lourdes incidences, notamment fiscales, à la fois pour les émetteurs des tokens, mais également pour les investisseurs).

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Le retour de Bitconnect

Selon les documents de la SEC, ce sont ainsi 61 cryptomonnaies qui pourraient désormais rentrer dans la catégories des securities, au sens de la régulation US.

Parlons tout de suite des absents : Ethereum ne fait pas partie de la liste des suspects, tant entre security et commodity, le cœur des (multiples) régulateurs américains balance, les débats allant même désormais dans le sens… d’un inédit cumul des deux caractéristiques parce que, pourquoi pas.

On le sait, dans sa première déclaration la SEC a évoqué une dizaine de cryptomonnaies à risque : le BNB (crypto de Binance, il va sans dire), le BUSD (son stablecoin, même traitement). Sont également mentionnés SOL, ADA, le MATIC, FIL, ATOM, SAND, MANA, ALGO, AXS et COTI.

Les cryptomonnaies classées security selon la SEC

Particulièrement disparate, cette liste inclue autant du stablecoin que des jetons de Play2Earn ou de métavers, difficile donc de connaître les critères de sélection (ou d’exclusion) retenus par la SEC.

Et ce n’est pas avec les nouveaux venus que la chose va devenir plus claire ! Sont en effet désormais concernés également :

XRP, Telegram’s Gram (TON), LBRY Credits (LBC), OmiseGo (OMG), DASH (DASH), Naga (NGC), Monolith (TKN), IHT Real Estate (IHT), Power Ledger (POWR), Kromatica (KROM), DFX Finance (DFX), Amp (AMP), Rally (RLY), Rari Governance Token (RGT), DerivaDAO (DDX), XYO Network (XYO), Liechtenstein Cryptoasset Exchange (LCX), Kin (KIN) Salt Lending (SALT), Beaxy Token (BXY), DragonChain (DRGN), Tron (TRX), BitTorrent (BTT), Terra USD (UST), Luna (LUNA), Mirror Protocol (MIR), Mango (MNGO), Ducat (DUCAT), Locke (LOCKE), EthereumMax (EMAX), Hydro (HYDRO), BitConnect (BCC), Meta 1 Coin (META1), Paragon (PRG), AirToken (AIR) + un ensemble d’actifs « mirroring » de valeurs financières plus traditionnelles.

On s’amusera (si l’on peut dire) de la présence dans cette liste de vieilles gloires du secteur sur le retour (comme OmiseGo), de projets authentiquement douteux (comme Ethereum Max), carrément d’un LUNA de sinistre mémoire et même… du token Bitconnect, comme si la catégorisation fiscale de ces actifs était le véritable et plus urgent des problèmes à régler…

Encore une fois, le plus grand flou subsiste. On pourra éventuellement constater que ces actifs sont – le plus souvent – associés à des mécaniques de rendements. Mais rien qui expliquerait par exemple l’absence dans cette liste de cryptomonnaies comme AVAX ou EGLD par exemple, pourtant elles-mêmes soutenues par des réseaux en PoS assortis de récompenses, et donc de rendements.

A la faveur de ce dossier, 1 an après la catastrophe FTX, l’industrie crypto se trouve peut-être à un tournant historique. A ce titre, tous les yeux sont désormais tournés vers l’aboutissement du conflit entre Ripple et la SEC, dont l’issue devrait être connue dans les tout prochains jours et être également lourds d’implication pour toute l’industrie.

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