Cryptomonnaies : Circle (USDC) s’offre le géant de l’audit Deloitte
Les auditeurs, un cercle très fermé – Audit et preuve de réserve. Les mantras des firmes cryptos, exchanges et émetteurs de stablecoin. À plus forte raison avec la crise de confiance de ces derniers mois. Circle (USDC) en profite pour switcher de son partenaire historique Grant Thornton vers le géant Deloitte. Tous les détails.
Circle – Deloitte : un partenariat qui fait figure d’exception
Circle, célèbre émetteur du stablecoin USDC, concurrent direct de l’USDT de Tether, noue un partenariat avec le cabinet Deloitte. Ayant la faveur de Coinbase, l’exchange crypto derrière Circle, celui-ci aura donc la charge d’auditer ses réserves. Comme vous le savez peut-être, pour pouvoir émettre 1 USDC sur la blockchain, Circle doit prouver qu’elle détient bien 1 dollar équivalent dans ses caisses. Sinon, cela signifie que de l’argent est créé de nulle part et c’est évidemment interdit par la loi. Du moins, lorsque l’on n’est pas une banque centrale.
Et la nouvelle est de taille. En effet, jusqu’à présent, ceux que l’on appelle le Big Four – Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers – les quatre mastodontes de l’audit, semblaient réticents à l’idée de mettre un pied dans le secteur crypto. C’est désormais chose faite pour l’un d’entre eux – et non des moindres : Deloitte. Il faut dire que Circle n’est pas n’importe quelle crypto-firme non plus. L’entreprise a toujours affiché sa proximité avec la régulation. Prônant régulièrement une transparence et une conformité totale aux réglementations en vigueur.
Un partenariat qui donnera peut-être au secteur crypto un nouvel élan afin de rebâtir une confiance émiettée depuis ces derniers mois. La transparence et la preuve de réserve seront très probablement les mots d’ordre pour encore de longs mois. Et ce n’est peut-être pas plus mal pour les investisseurs.
« Notre historique de pionnier en ce qui concerne la transparence souligne notre engagement à fournir aux détenteurs de notre USDC mais aussi à l’opinion publique des rapports consultables et réguliers sur la manière dont nous minimisons les risques et maintenons la liquidité de nos réserves. »
Circle
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Des cabinets d’audits qui fuient le secteur crypto ?
Circle, également émetteur du stablecoin euro, EUROC, jusqu’alors en partenariat avec la firme Grant Thornton pour ces précédents audits, a donc changé d’interlocuteur. Ce remplacement intervient alors que plusieurs entreprises d’audit ont exprimé leurs réticences à continuer d’opérer dans le domaine crypto. Certains ont carrément laissé tomber le secteur.
C’est le cas de célèbres cabinets d’audit comme Mazars, BDO ou encore Armanino. Mazars s’occupait jusqu’à présent notamment des audits de Proof of Reserve des exchanges KuCoin, Binance et Crypto.com. Ce qui les inquiète, d’après leurs dires, ce n’est pas tant le secteur crypto en lui-même que le regard que porte l’opinion publique sur celui-ci, « la façon dont ces rapports sont compris par le public ».
Circle parvient donc à faire figure d’exception dans cette période de méfiance et de dénigrement général. Eux qui pourtant ont récemment raté leur introduction en bourse prévue de longue date via un Special Purpose Acquisition Partership (SPAC).
Peut-être que l’arrivée imminente d’un cadre réglementaire généralisé saura redonner de la crédibilité à un secteur qui laisse pour l’instant dans le doute les investisseurs du monde entier. Un secteur dans lequel les stablecoins seront certainement en première ligne.
« Le premier point d’attention du congrès [en ce qui concerne la régulation] sera sans aucun doute les stablecoins. »
Katherine Dowling, responsable commerciale chez Bitwise Asset Management
Malgré ce beau partenariat entre Circle et Deloitte, la situation est donc loin d’être idéale pour le secteur crypto en cette période troublée. Encore une fois, les critiques incessantes que se plaisent à diffuser les médias pour faire le buzz, sans chercher à s’intéresser au cœur du sujet, font du mal à l’écosystème tout entier. Il faudra encore beaucoup de temps pour que les valeurs fondamentales de cette technologie, portées par de gros efforts d’éducation des populations, parviennent à dépasser les préjugés.
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Benjamin L.
Issu d’une formation d’ingénieur, j’ai découvert le monde des cryptomonnaies en 2020. Je me suis rapidement passionné pour cet univers en pleine expansion au sein duquel se développent les innovations de demain. J’espère, au travers de mes articles, entraîner le plus grand nombre dans cette fabuleuse aventure.
